Nous sommes très souvent croqués par un quotidien tourbillonnant qui, par sa force centrifuge, broie les éléments réfractaires pour obtenir un jus lisse. Une eau-de-vie insipide, dénuée de tout piquant. Il suffit pourtant de quelques épices pour lui redonner un peu de mordant. Portrait de Catherine, fondatrice des préparations à gâteaux Rosemont Paris.

Jeune bachelière, Catherine entre en école de Commerce et en sort diplômée, rompue aux lois du marketing et entraînée à l’accent québécois, après un échange académique outre-Atlantique à HEC Montréal. S’ensuivent plusieurs stages formateurs en développement produit chez Guy Degrenne, Yves Saint Laurent et Mentos. La jeune femme poursuit religieusement son début de carrière en occupant des postes d’assistante chef de produit et gestionnaire de collection. C’est au sein d’un grand nom de la mode masculine qu’elle évolue pour finalement piloter les achats et la logistique. Ces mois et ces années superposés façon mille-feuilles finissent par dresser une décennie. La vie se façonne et s’emporte (en) pièces vers une forme qui ne rentre dans aucun plat, si ce n’est celui de résistance, littéralement. Car pendant ce temps, sa passion première, la pâtisserie, confit doucement, attendant le moment venu pour revenir au premier plan de ses pensées, tel un rouleau compresseur. Croquembouches, macarons, cannelés, et autres douceurs sucrées s’agglutinent avec gourmandise en pièce montée dans son esprit. Catherine décide de ne faire qu’une bouchée de cet appel à la reconversion qui sonne comme un retour à la raison.
En 2016, la jeune femme quitte son travail et troque sa tenue habituelle pour un tablier immaculé. Elle démarre un CAP Pâtisserie dans un nuage étourdissant de farine et le joyeux tintamarre des casseroles… Une nouvelle vie auréolée d’une toque commence alors pour elle, dans laquelle les napages et glaçages remplacent doucement les notions d’emballages et de stockages.
Au moment de choisir le nom de cette aventure, la sucrosité du sirop d’érable lui revient en bouche. Catherine repense à Rosemont, quartier montréalais d’un pays qu’elle a tant aimé pour son ouverture d’esprit et son atmosphère chaleureuse. Ce petit village dans la ville de Montréal fut nommé ainsi en 1900 en l’honneur de Rose Philipps, mère d’un des bâtisseurs du quartier. Un nom dont les quatre premières lettres renvoient à une couleur répandue dans le milieu de la confiserie : rose bonbon, rose dragée, mais aussi rose framboise, rose cerise ou encore rose thé. Un nom qui rend également hommage aux aïeules de la fondatrice et prend en ce sens la saveur d’une madeleine de Proust. L’une, gourmande, aimait se retrouver autour d’un thé et d’un gâteau, tandis que l’autre cueillait à sa petite-fille, une rose de son jardin. L’une d’ailleurs, qui portait le doux prénom de Rose….

Autant de raisons qui se rassemblent tels des pétales pour former la fleur de son projet. Accolez à ce mot le nom de la capitale française et l’axe Paris-Montréal devient le nouveau Paris-Brest.
Catherine a en tête un salon de thé. Faute de trouver la perle rare, le moule parfait qui recueillerait ses envies de douceur, elle devient traiteur en pâtisserie. Une parenthèse maternité plus tard et la faculté nouvelle à ne garder que l’essentiel, entraine une renaissance pour ne conserver finalement la seule pulpe de ses envies. C’est ainsi que ses premières préparations à gâteaux sont lancées en décembre 2019. La jeune femme a choisi la crème de la crème des ingrédients : bio, naturels, du chocolat et du sucre issus du commerce équitable et sans aucun additif ni conservateurs. Des sachets tout prêts pour réaliser en un éclair de délicieuses pâtisseries : madeleines, cookies, brownies ou cœurs coulants chocolat, une parenthèse sucrée dans nos vies de citadins dévorés par le stress, pour fondre de plaisir.
Les projets futurs de Rosemont Paris s’ajoutent dans un entremet d’ambition : saupoudrer Rosemont Paris dans le quotidien de nombreuses familles françaises, développer la gamme, distribuer ses produits dans de belles enseignes, créer une équipe et qui sait peut-être un jour ouvrir un lieu Rosemont…


Crédit photos : Rosemont Paris