L’épanouissement professionnel n’est-il pas condamné à une certaine durée de vie, au-delà de laquelle il convient de se réinventer ? Tour à tour euphorie, routine puis ennui, le « boulot » devient boulet. Certains chiffres trouvent un écho particulier dans chaque histoire. Set est assurément celui de Claire. Après sept ans de réflexion et d’une vie d’opticienne pourtant comblée, Claire a osé chausser ses bottes de sept lieues pour une reconversion à 180 degrés, passeport assuré vers le septième ciel professionnel… Portrait de la fondatrice de Fauvette Paris.

Claire est une jeune opticienne épanouie. Elle aime tailler, calibrer et monter les verres pour redonner la vue à ses clients. Mais sous l’œil du microscope, quelques fêlures sont bien profondes. Claire a toujours gardé en vue l’idée d’écrire sa propre histoire et sa liberté s’impatiente… Un matin, à regarder le verre à moitié vide, Claire décide de créer sa propre marque de lunettes. Une idée au long cours pour celle qui n’a jamais renoncé au travail manuel. Alors qu’elle cherche à confectionner les étuis qui protègeront ses montures, Claire se rend au marché Saint-Pierre, célèbre dans le monde entier pour ses chutes de tissus. Elle trouve alors des échantillons de cuir et tombe littéralement amoureuse de cette matière. Lisse, grainé, velours ou poulain, le cuir séduit la pulpe de ses doigts. La jeune femme repart avec un peu de ce trésor. Néophyte en couture, elle arpente l’immensité du web pour apprendre quelques bases et confectionner son premier fourreau. Ses mains se font habiles au contact de l’acier froid de l’aiguille. Une pochette, un petit sac puis d’autres créations pour son cercle proche, Claire se perfectionne au gré du temps. De fil en aiguille, elle décide d’acheter une petite machine à coudre pour soulager ses doigts endoloris. Claire observe du coin de l’œil cette passion prendre une place irrésistible dans son cœur, passion qu’elle tient désormais comme à la prunelle de ses yeux. Cernée par son rêve, Claire finit par briser le plafond de verre et sa vie d’opticienne vole alors en mille éclats. Elle se donne les moyens de réussir cette nouvelle page professionnelle, investit dans des machines spécialisées et créé dans la foulée, Fauvette Paris. Claire retourne sur les bancs de l’école passer un CAP maroquinerie. Une rigueur académique pour acquérir une certaine légitimité et la technique d’un savoir-faire ancestral.
Fauvette Paris propose une collection de sacs, pochettes et accessoires en cuir. Chaque pièce est unique ou réalisée en édition très limitée.
La créatrice sélectionne avec le plus grand soin sa matière première puis passe aux différentes étapes de fabrication, la découpe, le parage, l’assemblage, la couture et les finitions. D’un classicisme assumé, Fauvette Paris séduit et fait doucement son nid… Claire aime jouer avec des contrastes de couleurs, de matières et de textures pour des créations intemporelles incarnant avec impertinence l’élégance à la française…
Claire aurait pu continuer à vendre ses produits sur internet et à écrire seule cette histoire a priori personnelle. Mais le hasard se retrouve à nouveau sur son chemin. Alors qu’elle expose dans une boutique éphémère, elle fait la connaissance d’une jeune créatrice de bijoux autodidacte, Louise Damas. Elle ne le sait pas encore, mais Claire vient de sourire à sa future associée. Le courant passe immédiatement. Les deux jeunes femmes contemplent l’harmonie de leurs produits et s’amusent de voir les mêmes clientes aller et venir entre leurs deux stands. Consciente que cette rencontre ne peut qu’être un signe, les deux jeunes femmes s’associent pour créer en juin 2015 Atelier Couronnes devenu Passage doré, leur écrin précieux.
Souhaitons-lui bien plus de sept ans de bonheur !



Crédit photos Fauvette Paris