Quand la vie prend une couleur grise de monotonie, il est bon de trouver un filtre pour une harmonie plus juste et éviter de broyer du noir. Alors que certains voient la vie en rose, Elsa voit la sienne sous le prisme bleu jaune rouge. Portrait d’Elsa Muse aux doigts de fée.

La jeune Elsa coule des jours heureux dans sa Picardie natale, loin du microcosme parisien. A l’heure du bac et alors qu’une large palette s’offre à elle, l’étudiante, bonne élève, opte pour les tons neutres d’une classe préparatoire puis d’une école de commerce. Sur les bancs ternes des amphis, l’étudiante se spécialise en marketing, le parcours le plus créatif qui soit donné à une femme d’affaires en devenir. Après l’heure des cours, Elsa entre en stage chez Lancel puis l’Oréal pour envelopper les packagings d’un voile irrésistible. Mais l’ambiance oppressante d’un grand groupe est un carcan trop serré pour la jeune fille. Elsa entre alors chez La Colline, une marque de soins pour le visage. Pendant trois ans, elle développe le marketing de la gamme anti-âge. Un antidote pour prévenir des effets du temps sur la peau mais pas sur sa fougue. Les années défilent, son enthousiasme évolue vers un dégradé de gris. Pour remettre de la couleur dans vie et se donner du baume au cœur, Elsa créé un blog. Le nom de cette bulle de liberté est alors tout trouvé : Elsa Muse. Jeu de mots claironnant, clin d’œil à son prénom qui donne le ton et annonce la couleur. Ce nouvel espace d’expression devient création. Sous sa coupe à la garçonne, son cerveau entre en ébullition et ses doigts en animation. Alors que les Françaises découvrent la puissance du DIY*, Elsa phosphore.
Le rose aux joues et le rouge aux lèvres, elle s’amuse de la puissance créatrice d’un simple papier ou stylo. Son imagination devient sa seule muse et les couleurs ses égéries. Les marques sont séduites par son imagination et les stop-motion** qu’elle réalise. Par ricochet, le Studio Mumuse voit le jour pour répondre à cet engouement naissant. Air France, Lancel, Sonia Rykiel, Givenchy, Petit Bateau etc. tous tombent sous le charme de cette fabrique à images décalées. Doucement, le spectre de la démission se profile.
Elsa finit par suivre son instinct primaire et quitte sa vie de salariée peinée. Son avenir s’annonce arc-en-ciel. Dans cette palette polychrome, elle pend le bleu, le jaune et le rouge pour la nouvelle identité visuelle de cet amusement. Sans perdre son âme d’enfant, travailler à son compte la fait grandir. Consciente qu’elle ne peut tout faire seule, Elsa décide de s’unir pour le meilleur en 2017, avec Pauline, ex directrice marketing chez L’Oréal. Deux profils aux couleurs complémentaires pour réaliser de grandes choses, à commencer par une box mensuelle DIY pour revenir aux sources.
Le studio devient l’eldorado des marques en manque de contenu, mais aussi du petit écran : il a planché tout l’été sur une mini-série enfantine pour Canal + (en collaboration avec la paper artist Charlotte Sagory, dont le portrait est à retrouver ici !). Les épisodes devraient être sur les ondes d’ici peur pour le bonheur des petits et des grands.
Elsa, une muse aussi inspirée qu’inspirante…



Crédit photos : Elsa Muse