Si notre visage se rapporte à notre nouage, alors le minois qui va suivre va être tout aussi gracieux que lumineux. Portrait de Katia, fondatrice d’Indira de Paris, la jolie marque de turbans faciles à nouer.

C’est nappée d’un voile de candeur que Katia entre à la faculté de psychologie. Cinq longues années pour se rendre finalement compte qu’elle préfère orner les têtes plutôt que les analyser. Son diplôme en poche, quelques contrats courts comme gagne-pain et un passage dans une droguerie à effleurer les perles avec bonheur plus tard, la jeune femmecrée en 2011 sa marque de bijoux de tête, C.U.P Paris. C’est donc à l’embellissement extérieur de la boite crânienne que Katia se consacre. Ses créations en laiton doré à l’or fin font tourner les têtes de nombreuses filles en fleurs. Mais la jeune femme observe avec un brin d’impuissance et de fatalisme l’arrivée de nouvelles marques. 

Avec des envies d’ailleurs, Katia refuse de s’entêter à rester sur un marché désormais saturé. En septembre 2015, alors que les écoliers retrouvent sans entrain leurs cartables, Katia renoue, enthousiaste, avec la ligne de départ. Une parenthèse qu’elle referme facilement, tant ses pensées sont accaparées depuis déjà deux belles années à un nouveau projet… Depuis toujours, la jeune capverdienne aime envelopper ses long cheveux couleur de jais d’un voile de tissu coloré, à la façon d’un turban. Mais la technique, rudimentaire et peu élémentaire, relève trop souvent du casse-tête. La jeune femme va alors s’entêter à trouver une solution pour des foulards encapsulés d’un système d’attache ingénieux. 

Au cours d’une nuit un peu moins noire, Indira trouve enfin l’astuce. Elle se lève telle une somnambule sommée de coudre furieusement son premier prototype. De fil en aiguille, son projet prend forme et le nœud autrefois gordien glisse du ventre à la tête pour un dénouement heureux.

Indira de Paris nait une journée d’hiver de 2016.Un nom trouvé bille en tête puisqu’il se trouve en tête de cortège de son état civil – Indira est son second prénom. Un nom aux effluves exotiques mais aux notes de tête résolument occidentales pour un accessoire du monde, un merveilleux pont entre ses origines et ses aspirations de citadine épanouie.

La Jamaïcaine, l’Africaine, la Parisienne ou encore la Californienne, ses turbans sont à eux seuls des invitations au voyage et la célébration d’une diversité réconciliée.

Avec Indira, la tête jusque-là dénudée devient couronnée et les femmes peuvent se livrer à des acrobaties capillaires de haute voltige sans risque d’entorse aux poignets. Ses turbans séduisent une communauté créé quelques mois plus tôt. Katia est en effet à ses heures dorées ce que l’on appelle communément une blogueuse et reçoit après seulement quatre petits mois sur les internet un golden blog award.

Rien ne semble arrêter Katia aux doigts de fée, cette tête chercheuse qui en a toujours une d’avance– de tête.

Crédit photos: Indira de Paris