Il est une mode bien installée de mettre des étiquettes sur toute chose. Le parcours et le caractère n’échappent pas à cette règle. Alors, quand on sort des sentiers battus, que l’on s’éloigne un peu de la pensée collective ou que l’on se revendique électron libre, on désarçonne certes, mais surtout, on  fascine. Entrez dans le monde merveilleux de Laura Freeland aux doigts d’argent, fondatrice de Clap Paris et bien plus encore…

Le baccalauréat lui ouvre les portes de l’indécision. Laura entre à la faculté de droit mais s’arroge rapidement le droit à l’erreur. Si le présent est chancelant, l’étudiante se fait la promesse de lendemains enchanteurs : dans l’obscurité, la jeune fille nourrit son feu intérieur et prend aux mots les Lumières selon lesquelles on s’enrichit nécessairement du monde. Laura répond à l’appel de Londres, retrousse ses manches et travaille dans la pub puis dans un pub. De retour dans l’hexagone six mois plus tard, la jeune femme s’inscrit dans une école de management de la mode et étudie les lois du marketing. Une scolarité entre Paris et Nottingham pour retrouver l’excentricité et le flegme outre-Atlantique qui l’avaient tant séduit.

En 2011, alors qu’elle est en stage dans la célèbre maison Vuitton, Laura s’offre avec gourmandise son premier projet personnel, les Freelandises. Une marque de bracelets liberty qu’elle confectionne à la main, mais dont elle met rapidement un fermoir au profit du parfum. Elle travaille ainsi pendant huit années pour Boucheron, Balmain puis Juliette has a gun. Des expériences enivrantes durant lesquelles elle grimpe un à un les échelons

pour finir responsable marketing. Pendant ces années odorantes, le poids de la senteur se fait par instants entêtant. Alors, ses mains délaissées au profit du nez se réveillent et dessinent les robes de quelques Cendrillons modernes, courtes parenthèses au nez et à la barbe d’une carrière rectiligne. Un bouquet olfactif qu’elle aurait pu enrichir de quelques arômes supplémentaires si la vie ne lui avait pas fait un joli pied de nez…

Dans le sillage de son mariage, Laura cherche une attention originale pour ses témoins. Rieuse dans l’âme mais tout aussi ingénieuse, elle se lance dans la confection de clips à chaussures pour apporter un léger twist à des escarpins un peu trop sages. Prise par le temps, elle finit par offrir un unique exemplaire à chaque témoin. Le jour J, à mesure que coulent les bulles de champagne et tombe la nuit, les clips valsent de chemises en ceintures, de pochettes en décolletés… Malicieuse, la jeune mariée encense l’idée et décide quelques jours après de transformer l’essai : CLAP Paris. Un nom qui aurait pu devenir commun à son produit mais qui, pris d’une fantaisie, change une voyelle et devient onomatopée. La jeune mariée s’attèle alors à dessiner quelques modèles, puis se lance à la recherche de fournisseurs. 

Mi-octobre 2017, alors que les oiseaux ont entamé leur migration harassante, Laura fait appel aux earlybirds qui composent son premier cercle, à travers une campagne de financement participatif. Rapidement, ses clips claquent autant qu’ils clappent. Laura gagne un concours dans les dernières semaines et ses clips irradient sous les projecteurs de Canal +. En tout, soixante-cinq oiseaux de bonheur vont lui permettre de s’envoler. La jeune femme attend la douceur du printemps pour sortir de sa cage et sauter à pieds joints dans ce nouveau conte. Un bond qui, par ricochet, s’annonce doublement vertigineux puisque Laura apprend dans la foulée qu’elle est enceinte !

 

Entrer dans le monde de Laura Freeland, c’est mettre un pas dans un Fantasia moderne où se côtoient des crocodiles bleus aux pattes dorées, des étoiles scintillantes à quatorze branches ou des escargots au cœur rouge. Un monde onirique et iridescent pour irradier un quotidien un brin morose…

Jongleuse, saltimbanque, Auguste clown, il manquait peut-être à l’étonnant « cirque Freeland » une voltigeuse. C’est chose faite avec le dernier chapitre pour l’heure de son aventure : l’univers des startups et ses montagnes russes. Laura pousse ainsi deux jours par semaine les portes de l’hôpital Cochin, refuge de jeunes pousses prometteuses dans le monde médical et accompagne l’une d’entre elles sur les pentes parfois hasardeuses du marketing.

Laura, une femme aux milles visages et aux milles éclats d’idées. Le futur de Clap Paris est scintillant, tant sa fondatrice fourmille de rêves, à commencer par la création de pochettes et de ceintures, accessoires indispensables des femmes et supports tous trouvés des clips de Clap !

Clap de fin ? Sûrement pas !

Crédit photos : Clap Paris.

Un immense merci à Laura pour sa gentillesse !