A la majorité, la jeune femme quitte sa Bourgogne natale et monte d’un cœur léger à Paris. Dans les artères principales de cette capitale romantique à souhait, Léopoldine étudie à plein poumons la mode tout en mettant du cœur à l’ouvrage à se consacrer à la photographie, la musique, le cinéma et l’art contemporain. Pour sa troisième année, l’étudiante retrouve son âme d’enfant en se spécialisant dans le design de la mode bambine. Son diplôme en poche, Léopoldine met les voiles et jette l’ancre dans les eaux douces de la maison Petit Bateau pour son premier stage. Elle découvre alors le métier de styliste et la mythique petite culotte en coton fait battre son cœur pour la toute première fois. Par la suite, elle largue les amarres chez le designer Jean Charles de Castelbajac. La jeune femme est séduite par l’univers pétillant, coloré et ludique de ce créateur emblématique, qui aime jongler avec les couleurs primaires. Durant ces mois de salariat, des velléités d’indépendance partent à l’assaut de son cerveau. Les premières flèches se heurtent à l’armure du myocarde.

Mais, un jour plus vaillant, la jeune femme se sent prête et les dernières digues de peur et de doutes finissent par céder. Elle créé sa marque éponyme et devient en parallèle styliste freelance. Le cœur désormais plus léger, elle réfléchit à ce qui sera sa signature et laisse décanter ses idées. Cette bourguignonne d’origine, garde le rouge au cœur, mais troque la nuance lit de vin pour le rouge passion. Dans l’univers qu’elle installe doucement par petits traits, le cœur devient sacré. T-shirt, chemise, combinaison, pochette et bien-sûr petite culotte, la jeune femme s’en donne à cœur joie. Cette grande amoureuse de pin’s, Polly Pocket, crucifix et autres bondieuseries fait du kitsch sa seule religion. D’autres motifs viendront ainsi compléter sa collection, à commencer par le homard, cet animal rubis, mais aussi les cartes à jouer, avec l’as de cœur évidemment… 

Dans son atelier près du Sentier, Léopoldine imagine, dessine les motifs, les coupes et confectionne tous les prototypes. Ses petites collections, qui ne dépassent jamais les cinquante pièces par modèle, sont ensuite fabriquées à Paris à deux pas de son atelier, mais aussi pour certaines en Europe et en Asie. « Cette marque c’est ma vie, mon amour, ma passion ! Ce que j’aime beaucoup, c’est mettre de l’humour, un sens, des histoires, dans mes imprimés, mon propre folklore ». Une marque pour les cœurs d’artichaut, de pierre, pour les cœurs solides, fragiles, volages, serrés, meurtris ou épris !