Le baccalauréat économique en poche, la jeune Manon entre en classe préparatoire. Après deux années à alimenter un cerveau en constante ébullition, l’étudiante entre à Dauphine s’initier à l’économie appliquée aux entreprises. Des mois à étudier la richesse extérieure plutôt qu’intérieure, le développement économique plutôt que personnel, les fleurons industriels en lieu et place des fleurs non artificielles. Après ses études académiques, Manon travaille au sein de la grande distribution et du réseau spécialisé bio. Elle se démène à travailler l’assortiment pour offrir des rayons attractifs, penser des offres promotionnelles et entretenir des liens étroits avec les fournisseurs. Mais le supermarché ne deviendrait-il pas supercherie, aux yeux de cette passionnée du naturel et de bien-être ? Pendent ses heures creuses, Manon s’improvise apprenti chimiste et s’approprie avec une dextérité nouvelle les huiles essentielles pour calmer sa douce insomnie, alimentée par des doutes grandissants.

Au fil du temps, la mèche devient rebelle. La lumière criarde des néons des magasins ravive ses passions premières, la cosmétique naturelle et la décoration intérieure, qui, trop longtemps endormies, ne se font pas prier pour négocier un retour de flamme irrésistible. La création de son blog, parenthèse digitale merveilleuse pour mettre en libre-service ses recettes végétariennes et découvertes culinaires, ne suffit plus à calmer les ardeurs de son feu intérieur.