Il est des profils atypiques, refusant les carcans d’une société, rejetant les normes et conventions au motif d’une différence bienheureuse et salvatrice. Le parcours de Sophia Hansjacob, fondatrice de COSH, est un hymne à la dissonance, une invitation à rejeter les idées reçues pour une vie moins binaire et manichéenne…

Le bac en poche, la jeune Sophia s’inscrit d’abord dans un classicisme académique. Diplômée de l’Institut des Arts Appliqués – section mode – de Paris en 2005, Sophia se détourne du chemin tout tracé de salariée qui s’offre à elle pour lui préférer le statut d’indépendant. Freelance-caméléon, Sophia va où les rencontres la mènent. D’abord styliste pour des clips musicaux, puis costumière pour des courts et moyens métrages, Sophia s’aventure vers les films institutionnels et la publicité. Elle ponctue ses expériences de quelques missions de stylisme pour des marques de vêtements.

Mais les montagnes russes de la vie de freelance l’amusent un temps seulement. Au fil des années, Sophia souhaite goûter au jus sucré d’un projet plus personnel. En pleine réflexion quant aux formes de celui-ci, Sophia réalise un jour que la solution se trouve sous son menton. 

Un collier de perles accroché au niveau des oreilles, qu’elle a réalisé elle-même quelques années plus tôt. Une idée malicieuse pour lui permettre de porter des colliers sans la sensation d’étranglement que lui procure ce bijou… Par curiosité, Sophia réalise une première séance photos avec ses quelques colliers singuliers. S’amusant des genres et défiant les conventions, Sophia choisit pour muse un homme. magnifique. Un déclic s’opère alors chez la jeune femme.

Car son imagination la pousse à voir le monde différemment. Un choix audacieux, qui semble être finalement une forme de sagesse qu’elle tire de son prénom, celle de ne pas prendre les normes pour vérités acquises. Le résultat est visuellement magnifique. Un déclic s’opère alors chez la jeune femme.

Ses trente printemps lui donnent les ailes nécessaires pour le saut de l’ange : COSH naît en 2014. Un nom comme une évidence, pour Collier d’Oreilles de Sophia Hansjacob. La confirmation d’embrasser la bonne voie en apprenant que ce mot signifie « hyperbole », illustrant si parfaitement l’ovale de son collier. Son projet de cœur autour du cou, Sophia réussit à convaincre un banquier de lui octroyer un prêt pour assurer la première production. Autodidacte, elle décide de se faire aider par des artisans. Elle dessine alors les modèles, achète les matières premières, monte les anneaux puis amène ses précieux dans un atelier pour les soudures.

Loin de laisser indifférent, les créations de Sophia interpellent. Certains verront une touche un peu rock, voire punk, d’autres en revanche trouveront en eux les réminiscences des ornements de certaines ethnies asiatiques ou africaines. Chacun voit ce qu’il veut, à la façon d’une œuvre d’art. Les colliers COSH sont un joli pont entre l’orient et l’occident, le classique et le baroque.

Anticonformiste, Sophia est également instinctive et passionnée. Alors, quand pointe au fond d’elle une larme de lassitude courant 2017, elle la sèche en se détachant de ce projet afin de mieux le ré-apprivoiser quelques mois plus tard. Le temps également pour la jeune femme d’accepter un CDI dans une école de mode.

En véritable couteau-suisse créatif, Sophia enchaîne des projets très divers, avec pour fil rouge l’amour de l’art, du Beau : une exposition commune avec une plasticienne mais aussi une collaboration sur le dernier clip de la chanteuse Flèche Love à la voix de velours. Une femme inspirante qui nous encourage à voir le monde sous un autre prisme, radieux.

Mille mercis à Sophia pour sa gentillesse, sa bienveillance et son intelligence.

Crédit photos: COSH